Arrivés la veille en Boxer, Viviane et moi (avec Oscar) avons passé la nuit dans le camping-car près de Laroquebrou, sur une portion de route désaffectée.
Le GR 652 débute à la gare de Laroquebrou (Cantal), au bord de la Cère.
Affluent rive gauche de la Dordogne, la Cère naît au cœur de l'Auvergne, au pied du Plomb du Cantal. A la sortie du massif volcanique, la rivière tumultueuse s'encaisse profondément dans des micaschistes et des granulites dont les affleurements parsèment le chemin.
Je
commence à marcher à 9h50.
A
la sortie de Laroquebrou, le GR 652 chemine à flanc sur la rive gauche de la
rivière dans des gorges sauvages, côtoyant une petite ligne de chemin de fer
qui se fraie un passage entre la paroi et le cours d’eau. Ce versant est à
l’ombre, la végétation est blanche de givre. De nombreux tunnels permettent le
passage de la voie ferrée, accentuant l’impression sauvage des lieux. Le
sentier escalade et franchit les ouvrages.
Je
parviens à une cascade qui coupe le chemin et dévale vers la rivière. Sous cette
cascade, la passerelle est détruite et les pierres dans le lit du torrent sont
couvertes de glace. Que faire ? J’ai le choix entre m’agripper à la
rambarde vermoulue au risque d’être entraîné, ou passer à gué sur les pierres
au risque de glisser. Je choisis la deuxième solution, m’agrippant à quatre
pattes aux rochers verglacés. Plus question de faire demi-tour…
Le
sentier, altier, est aménagé par de nombreuses passerelles, certaines
vertigineuses. Il enjambe par la forêt de nombreux tunnels (Aulhac,
Lasbrairies…).
J’atteins
la gare de Siran, ancienne halte de la ligne de chemin de fer, maintenant
abandonnée. Etrange endroit : gare d’un village situé à plus de 4 km de là, les voyageurs
devaient emprunter un chemin escarpé non carrossable pour rejoindre Siran au
sud (ancienne origine du GR 652).
Le
sentier traverse la Cère
par une passerelle et atteint la rive droite. Le GR se retrouve maintenant en
Corrèze. Ce versant est ensoleillé. Il doit être midi et demi. Je m’arrête un
instant pour manger une orange.
Au
delà de la halte de Siran, le GR emprunte une piste de service à flanc de
montagne, longeant une conduite forcée souterraine. De nombreuses galeries
creusées sous la conduite débouchent sur le sentier. En bas, le passage de la
micheline SNCF qui se dirige vers Laval rompt le silence forestier.
Le
GR chemine pendant 10 km
sur le versant corrézien dans une forêt
de hêtres, de chênes accompagnés de leurs commensaux, les charmes et les
bouleaux. Le sentier s’élève à 400
m d’altitude et retrouve les châtaigniers. La vallée se
fait plus lointaine ; la micheline revient.
J’arrive
en deux heures aux ouvrages de la conduite forcée alimentant une centrale
électrique. Dans la vallée, on aperçoit la gare de Lamativie, enserrée
dans son manteau de givre, sur l’ubac, toujours à l’ombre. Par la route, je
gagne le pont sur la Cère ,
au fond des gorges.
Il
est 15h. Viviane m’attend dans le fourgon à la jonction avec le GR 480 (sentier
Dordogne, Cère et Maronne) qui se termine ici. Le soleil a disparu. Il commence
à faire froid. Nous mangeons sur place à l’intérieur du camping-car.
Nous partons ensuite faire un tour dans le Lot.
Nous nous arrêterons en forêt, près d’un col, pour la soirée et
la nuit.
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