Je
quitte le camping à 9h45 pour diriger mes pas vers le versant sud de la vallée. Je gagne le
hameau de Lagoutte. Le soleil est déjà chaud.
Le
GR 400 s’engage alors en forêt, passe sous une arche rocheuse et grimpe dans le
chaos de Casteltinet. Il longe le pied d’une falaise puis il monte en forêt,
débouche dans un pré. Les vaches salers, de nouveau en estive, paissent avec
leurs veaux. Au milieu du chemin, l’une d’entre elles ne bouge pas d’un poil
pour me laisser passer. C’est moi qui dois faire un détour.
J’enjambe
un ruisseau et j’arrive au gîte d’étape de Lafont (980 m ), puis je gagne la
ferme de Casteltinet. Ensuite c’est la grimpée vers la crête dans la prairie. J ’accède au
buron de la Tuillière
(1350 m ),
devenu gîte et refuge, avec des tables à l’extérieur. Je rejoins là un groupe
de randonneurs. L’un d’entre eux regrette d’un air ému le passage trop rapide
de son groupe sans un regard pour ces tables de bistro !
Le
GR 400 va maintenant suivre la crête entre vallée de la Cère et vallée de Brezons, en
direction nord-est au milieu des prairies. C’est le « pays des grands
espaces », aux paysages grandioses.
L'étage subalpin est complètement dépourvu d'arbres, contrairement à ce qui se passe dans les Alpes et les Pyrénées, aux altitudes comparables : probablement la conséquence du déboisement pour les activités pastorales qui ont entretenu landes et pelouses.
Murets
de pierre, clôtures à franchir… Les grandes gentianes commencent à pousser,
emblématiques des pâturages d’altitude. Des Parisiens en 4x4 quittent la
piste, écrasent la
végétation. Tout ça pour aller s’amuser au cerf-volant et
s’étendre au sommet du puy Gros !
Vers
12h30, je m’arrête sous le puy Gros pour casser la croûte dans l’enceinte d’une
ancienne église. Une massive croix de basalte y est élevée en mémoire de la foi
des bergers et vachers qui fréquentaient ces rudes contrées. Le temps
change ; des nuages assombrissent l’horizon tandis que je mange.
Je
continue mon chemin vers le col de Chèvre (1618 m ), où je rencontre un
groupe de randonneurs. Nous poursuivons de concert vers le pied du puy de la Cède et le col de la Pourtoune (1683 m ). A l’aide de mon
guide botanique, nous reconnaissons des parterres de magnifiques anémones soufrées qui colonisent les pelouses d’altitude du Cantal à partir de 1400 m .
Je poursuis sur la crête à nouveau seul. Je passe à proximité de la barre rocheuse de l’Arpon du Diable, et j’accède au pied du Plomb du Cantal. On retrouve ici le GR 4 en provenance de Saint-Flour.
Je poursuis sur la crête à nouveau seul. Je passe à proximité de la barre rocheuse de l’Arpon du Diable, et j’accède au pied du Plomb du Cantal. On retrouve ici le GR 4 en provenance de Saint-Flour.
Situé
à 1855 m
d’altitude, le Plomb du Cantal est le point culminant du GR 400
et du département du Cantal. A son sommet, deux tables d’orientation :
panorama exceptionnel sur les monts du Cantal, du Sancy, les plateaux de la Margeride et de
l’Aubrac. Le vent souffle. Je ne m’attarde pas, je redescends au pied de la butte. Il était
temps : une file ininterrompue de randonneurs montant vers le sommet se
profile sur l’horizon, à contre-jour !
Il
me reste à dévaler le flanc est vers le col de Prat-de-Bouc dont on aperçoit
les infrastructures et les voitures. Une sente dans la prairie s’engage entre
les rochers, à proximité des tourbières.
Le
versant nord-est du Plomb du Cantal, avec ses pentes couvertes de myrtilles,
est d’une richesse botanique incomparable, avec une faune d’une exceptionnelle
richesse.
Je
passe au col de la Tombe-du -Père
(entre vallée de Brezons et vallée de l’Alagnon), et j’atteins le col de
Prat-de-Bouc (1396 m ).
En automne, ce col connaît une activité biologique intense : c’est un lieu
de migration considé-rable. Pour l’heure, ce sont plutôt les touristes qui
migrent en cette fin d’après-midi de Pentecôte.
Il
est 16h. Viviane m’attend dans le camping-car. Je prends le temps de boire une
bière…
Nous descendons en contrebas du col, à Albepierre. Nous nous installons dans un petit camping municipal où nous sommes seuls, au bord d'un ruisseau.
Nous descendons en contrebas du col, à Albepierre. Nous nous installons dans un petit camping municipal où nous sommes seuls, au bord d'un ruisseau.
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