Au
matin, nous sommes réveillés par des chasseurs qui se rassemblent au col. Tous
les éléments d’une journée magnifique sont présents : le givre, la forêt
aux couleurs d’automne, le soleil…
A
10h, je commence à grimper dans la forêt ensoleillée. Et dire que j’ai oublié
mes jumelles !
Plus
haut la végétation arbustive s’arrête ; j’atteins la limite des pâturages
et je rejoins une clôture sur la ligne de crête entre la vallée de la Cère et la vallée de la Jordanne , au col de
Combenègre (1530 m ).
Une sente peu marquée et humide conduit au col de Rombière, en contrebas du puy
Bataillouse. Je continue sur le flanc ouest du puy jusqu’au col de Cabre. Tout
autour, des troupeaux de salers.
Le Cantal possède un territoire d'estive de plus de 60 000 ha. Ces hauts pâturages de montagne sont une réalité économique très importante pour l'agriculture cantalienne.
Depuis
le col de Cabre, le GR 400 passe à flanc du Peyre Arse et rejoint la crête
centrale.
Les crêtes de la zone centrale ne sont que les ruines d'un imposant stratovolcan dont les manifestations furent exceptionnellement violentes il y a 13 millions d'années. Les éruptions, les effondrements, les périodes de repos se seraient succédés jusque vers - 2 millions d'années. Les coulées les plus récentes constituent les basaltes des plateaux qui forment les différentes planèzes. Les grandes vallées radiales furent remodelées par les glaces il y a quelque 10 000 ans, l'érosion façonnant les traits de la géomorphologie actuelle.
Vue
d’ensemble impressionnante. Je retrouve la neige par plaques. Le vent souffle
sur la crête. Des randonneurs sont encore assez nombreux (à pied, à raquette ou
à ski). Je progresse vers un sommet à 1677 m , et je me dirige vers la brèche de
Rolland. Accumulation de roches volcaniques fragmentées, sur des coulées
de trachyandésite, la brèche de Rolland est une cassure dans la crête. Le
passage est délicat. Les mains ne sont pas de trop pour la franchir. Quelques
pitons dans la roche sont bien utiles pour prendre appui et remonter la paroi
d’en face.
Je
gravis alors le puy Mary. C’est un dôme formé par accumulation de
lave visqueuse au-dessus de la cheminée d’alimentation. Le dénivelé est
important. Je grimpe difficilement dans la rocaille sur un flanc sud
extrêmement raide. Pendant l’effort, j’aperçois en contrebas Viviane et Oscar
qui descendent sur la route du col vers les burons d’Eylac. J’atteins le
sommet (1783 m ).
Je fais une brève pause à la table d’orientation. Là, surprise, c’est plein de
monde ! En effet, l’autre versant (le flanc nord) est beaucoup plus
accessible aux piétons. C’est même un sentier bétonné qui descend jusqu’au pas
de Peyrol, un col à 1588
m , intersection de trois routes, point nœudal de
l’éclatement des vallées : au nord, elles débutent brutalement en cirque
pour aller en s’évasant, berceaux réguliers creusés et peaufinés par les
glaciers.
Bétonné,
ça ne veut pas dire que ça ne glisse pas (glace et verglas) ! En bas, les
touristes affluent à la terrasse du café-restaurant, profitant d’une belle
journée d’automne. Je descends en contrebas (par la boucle de la vallée du
Claux), empruntant une voie romaine incertaine et marécageuse dans les pâtures
et les rochers, en deçà ou au-delà de la route. Les zones non exposées sont
encore gelées.
J’arrive
aux burons d’Eylac, une buvette en bord de route. Viviane n’est plus là. Je
commence à fatiguer. J’entre dans une prairie puis je longe une crête herbeuse
et boisée jusqu’au col de Serre où j’arrive à 14h, affamé. Viviane et
Oscar viennent à peine d’arriver. Partis à ma rencontre, ils ont rebroussé
chemin quelques minutes avant de me rencontrer. Nous mangeons sur place dans le
camping-car. Nous en repartirons à 16h30, après avoir fait une petite sieste.
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