samedi 1 octobre 2022

Samedi 19 octobre 2002 : Murat – col de Font de Cère.

Je débute le GR 400 au départ de Murat (Cantal), dans le parc naturel régional des Volcans d’Auvergne.
Murat est un bourg pittoresque situé dans la vallée de l’Alagnon, au flanc nord-est du volcan.
C’est une belle journée ensoleillée. En fin de matinée, accompagné de notre chien Oscar, je commence ma randonnée sur les hauteurs de la ville. Le rocher de Bonnevie domine le paysage. On passe à côté du château de Massebeau. 
Franchissant le ruisseau du Bournandel, le GR s’engage en une sente sinueuse dans les prés, monte à la ferme de Chazelles. Par le chemin d’accès à la ferme, il atteint une route départementale à 1105 mètres d’altitude.
C’est ici que je pensais retrouver Viviane. En fait elle nous attend à un autre endroit. Par téléphone portable interposé, nous finissons par nous retrouver. 

Nous allons manger, dans notre fourgon Boxer aménagé en camping-car, un peu plus loin sur les prairies. Viviane me ramène plus tard sur le GR.

Je continue seul.
Le sentier grimpe dans des pâturages, atteint les abreuvoirs de la Font Redonde et descend sur le hameau de Cheyrouze. Il monte à flanc en forêt, puis il grimpe fortement pour atteindre le plateau, à hauteur des burons de Peyre-Gary (1422 m). Un chasseur est posté dans la lande au bord du chemin.
Situés entre 1100 et 1400 m d'altitude, les burons représentent les vestiges d'une vie pastorale aujourd'hui disparue : celle des hommes qui vivaient au milieu des troupeaux durant les cinq mois de l'estive. Le buron était leur seul habitat durant tout l'été. On y fabriquait le fromage.
Sortant à peine du sol, un toit couvert de grosses lauzes rappelle que les burons existent encore. Aujourd'hui tous sont abandonnés ou presque, et leur dégradation est déjà bien avancée. Mais ils sont un des piliers de l'histoire rurale cantalienne. Ce sont, avec les puys, les points de repère du randonneur sur le massif.
Le GR chemine alors sur la lande et les chaumes, peu visible, passe à flanc du puy de Seycheuse, contourne des burons ruinés et franchit un ruisseau. Dans ces vastes étendues, je ne suis pas bien sûr de mon chemin. Atteignant la crête, je rencontre de la neige, une couche fine dans laquelle je vais grimper en ligne droite vers deux mamelons rocheux. La neige complique la progression. Je contourne ces rochers et j’atteins le Bec-de-l’Aigle (1700 m). Paysage sauvage. Vue sur le puy Griou et la vallée de l’Alagnon.
Je poursuis vers l’ouest sur la crête, passe au sud du Téton-de-Vénus et commence à descendre sur le flanc sud du puy Bataillouse. Le soleil inonde encore la crête et la neige a disparu. Des troupeaux de belles vaches salers sont encore en estive. La race de Salers, à la belle couleur rouge bordeaux et au poil frisé, est très ancienne sur le Massif central. Préservée, résistante et rustique, c’est une race de transhumance adaptée à l’élevage extensif.
Sous le col de Rombière, une trace me mène au buron de la Montagne-des-Costes, bâtiment réhabilité. Avec les jumelles, j’aperçois Viviane et Oscar en bas dans la vallée. J’entre en contact avec eux par le portable. La trace, devenue sentier, descend en forêt. Je rejoins une piste forestière qui contourne le vallon du Font d’Alagnon, ensemble de chalets aux abords de Super-Lioran, la première station de ski d’Auvergne. Jonction avec le GR 4 Méditerranée - Atlantique.

Je rencontre Viviane et Oscar. Arrivés au Boxer, nous cherchons un endroit pour passer la nuit dans le fond de la vallée. Rien de bien plat. Nous empruntons alors avec le fourgon une petite route que suit à peu près le GR, la « route impériale », jusqu’au col de Font de Cère (1289 m). 
Nous nous installons sur une plate-forme en face du restaurant du col (fermé). Derrière nous, un village de chalets, aujourd’hui désert. La température a sérieusement chuté. J’ai des frissons. Nous nous calfeutrons dans le fourgon pour manger, passer la soirée et dormir.

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