samedi 1 octobre 2022

Dimanche 8 juin 2003 : Thiézac – col de Prat-de-Bouc.

Je quitte le camping à 9h45 pour diriger mes pas vers le versant sud de la vallée. Je gagne le hameau de Lagoutte. Le soleil est déjà chaud.
Le GR 400 s’engage alors en forêt, passe sous une arche rocheuse et grimpe dans le chaos de Casteltinet. Il longe le pied d’une falaise puis il monte en forêt, débouche dans un pré. Les vaches salers, de nouveau en estive, paissent avec leurs veaux. Au milieu du chemin, l’une d’entre elles ne bouge pas d’un poil pour me laisser passer. C’est moi qui dois faire un détour.
J’enjambe un ruisseau et j’arrive au gîte d’étape de Lafont (980 m), puis je gagne la ferme de Casteltinet. Ensuite c’est la grimpée vers la crête dans la prairie. J’accède au buron de la Tuillière (1350 m), devenu gîte et refuge, avec des tables à l’extérieur. Je rejoins là un groupe de randonneurs. L’un d’entre eux regrette d’un air ému le passage trop rapide de son groupe sans un regard pour ces tables de bistro !
Le GR 400 va maintenant suivre la crête entre vallée de la Cère et vallée de Brezons, en direction nord-est au milieu des prairies. C’est le « pays des grands espaces », aux paysages grandioses.
L'étage subalpin est complètement dépourvu d'arbres, contrairement à ce qui se passe dans les Alpes et les Pyrénées, aux altitudes comparables : probablement la conséquence du déboisement pour les activités pastorales qui ont entretenu landes et pelouses.
Murets de pierre, clôtures à franchir… Les grandes gentianes commencent à pousser, emblématiques des pâturages d’altitude. Des Parisiens en 4x4 quittent la piste, écrasent la végétation. Tout ça pour aller s’amuser au cerf-volant et s’étendre au sommet du puy Gros !

Vers 12h30, je m’arrête sous le puy Gros pour casser la croûte dans l’enceinte d’une ancienne église. Une massive croix de basalte y est élevée en mémoire de la foi des bergers et vachers qui fréquentaient ces rudes contrées. Le temps change ; des nuages assombrissent l’horizon  tandis que je mange.


Je continue mon chemin vers le col de Chèvre (1618 m), où je rencontre un groupe de randonneurs. Nous poursuivons de concert vers le pied du puy de la Cède et le col de la Pourtoune (1683 m). A l’aide de mon guide botanique, nous reconnaissons des parterres de magnifiques anémones soufrées qui colonisent les pelouses d’altitude du Cantal à partir de 1400 m



Je poursuis sur la crête à nouveau seul. Je passe à proximité de la barre rocheuse de l’Arpon du Diable, et j’accède au pied du Plomb du Cantal. On retrouve ici le GR 4 en provenance de Saint-Flour.
Situé à 1855 m d’altitude, le Plomb du Cantal est le point culminant du GR 400 et du département du Cantal. A son sommet, deux tables d’orientation : panorama exceptionnel sur les monts du Cantal, du Sancy, les plateaux de la Margeride et de l’Aubrac. Le vent souffle. Je ne m’attarde pas, je redescends au pied de la butte. Il était temps : une file ininterrompue de randonneurs montant vers le sommet se profile sur l’horizon, à contre-jour !
Il me reste à dévaler le flanc est vers le col de Prat-de-Bouc dont on aperçoit les infrastructures et les voitures. Une sente dans la prairie s’engage entre les rochers, à proximité des tourbières.
Le versant nord-est du Plomb du Cantal, avec ses pentes couvertes de myrtilles, est d’une richesse botanique incomparable, avec une faune d’une exceptionnelle richesse.
Je passe au col de la Tombe-du-Père (entre vallée de Brezons et vallée de l’Alagnon), et j’atteins le col de Prat-de-Bouc (1396 m). En automne, ce col connaît une activité biologique intense : c’est un lieu de migration considé-rable. Pour l’heure, ce sont plutôt les touristes qui migrent en cette fin d’après-midi de Pentecôte.
Il est 16h. Viviane m’attend dans le camping-car. Je prends le temps de boire une bière…

Nous descendons en contrebas du col, à Albepierre. Nous nous installons dans un petit camping municipal où nous sommes seuls, au bord d'un ruisseau.

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